Les principaux pièges de la construction

Vous lancer dans un projet de construction ou de rénovation n’est pas un long fleuve tranquille. Vous connaissez sans doute quelqu’un qui a connu des difficultés avec son entrepreneur, son architecte ou encore qui s’est retrouvé en procédure judiciaire pour des problèmes de décomptes ou de malfaçons. Quels sont les signaux d’alerte ou les attitudes à éviter  ?

  • 19 avril 2024
  • 8 min
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Quels sont les signaux d’alerte ou les attitudes à éviter ?

Vous lancer dans un projet de construction ou de rénovation n’est pas un long fleuve tranquille. Vous connaissez sans doute quelqu’un qui a connu des difficultés avec son entrepreneur, son architecte ou encore qui s’est retrouvé en procédure judiciaire pour des problèmes de décomptes ou de malfaçons.

Quels sont les signaux d’alerte ou les attitudes à éviter qui, si elles semblent vous faire aller plus vite que les autres et à moindre coût, risque de mettre en péril votre projet avant son terme ?

Vouloir bruler les étapes !

Concevoir et mettre en œuvre un projet est un processus qui prend du temps. Il faudra poser des choix tout au long de ce processus. Ces choix auront des impacts financiers et des conséquences sur les qualités finales du bien.

Ne repoussez pas les choix à plus tard. En avançant tout en vous disant, « on verra bien par la suite » risque de vous pousser à faire des choix dans l’urgence ou à mettre à mal le processus déjà complexe du chantier.

Prenez donc le temps de la réflexion dès le début, ce qui n’est pas toujours facile dans le brouhaha de la vie quotidienne. Construire ou rénover passe par une phase de projet (la mise en forme de vos besoins), de demande d’autorisations (permis ou autre), de mise au point du projet avant exécution, de recherche d’entreprises et de prix, du chantier et des décomptes finaux.

À chaque étape de ce processus, avancez étape par étape ; et ne passez pas à l’étape suivante si vous n’avez pas complètement terminé une étape en cours. Par exemple, ne demander pas de prix si vous n’avez pas un projet complètement aboutit comprenant les études de stabilités, de PEB et de techniques spéciales (chauffage, sanitaire, ventilation).

Trop limiter la mission de l’architecte

Pour faire des économies sur votre budget, il peut être tentant de limiter au maximum la mission de votre architecte et des autres intervenants techniques (soumis à une TVA de 21%).

Si en Belgique l’intervention de l’architecte est obligatoire pour une  série de tâches lors du processus de construction tant pour la conception et la demande de permis que pour le suivi du chantier, cette intervention présente un coût qui variera de 7 à 12 % du montant des travaux selon le type de projet.

Ce coût peut paraître important. Afin de le réduire, vous pourriez par exemple lui demander de ne pas réaliser de descriptif projet pour demander aux entreprises de remettre prix uniquement sur base des plans ; vous pourriez également contrôler vous-mêmes les décomptes du chantier et les factures soumises par les entreprises intervenants.

Soyez toutefois certains de maitriser suffisamment ces processus et d’avoir les capacités et le temps suffisants pour mener ces opérations à bien !

Une formation accélérée sur vos réseaux sociaux ne remplacera pas l’expérience et les années d’études des professionnels qui vous accompagnent.

Choisir une entreprise bien moins chère que les autres

Le risque est tentant lors des demandes de prix de choisir l’entreprise la moins chère ou de tenter de trouver une entreprise bien moins chère que les autres.

Si une entreprise se démarque lors des demandes de prix, par un prix particulièrement attractif par rapport aux autres, vérifiez bien que son devis est suffisamment précis et détaillé que pour contrôler que tous les éléments à prévoir sont prévus et que le détail des prix vous permettra d’effectuer un décompte par la suite en cours de modification.

Le bon réflexe devrait être de choisir l’entreprise qui se rapproche le plus de la moyenne des prix reçus.

Il n’y a pas que le prix qui devrait retenir votre attention. Les conditions de payement et la répartition des payements durant le chantier sont également des indicateurs de fiabilité : une entreprise qui demande plus de 30 % d’acompte et qui a prévu que 90 % du chantier soit facturé à la moitié de celui-ci devrait vous amener à vous poser des questions.

Que se passera-t-il si elle disparaît alors que vous avez payé ces 90 % et que le chantier n’est qu’à moitié achevé ?

Cette situation peut paraître absurde ; elle est malheureusement trop fréquente !

Fournir vous-même des matériaux

La tentation est grande en cours de chantier, d’aller vous-même acheter des matériaux suite à une super promotion ou via un ami qui travaille dans telle enseigne, et ce, afin de réduire le coût du chantier. Cette manière de faire présente deux risques. À vous de voir si vous êtes prêts à les assumer.

Premièrement, une entreprise qui fournit un produit sur un chantier bénéficie de réductions importantes chez son fournisseur. Cette réduction est prise en compte dans le prix de pose qu’elle propose. Si vous fournissez vous-même le produit en question, vous devrez déduire son prix moins la marge bénéficiaire que l’entreprise pouvait espérer sur celui-ci, ce qui réduit finalement votre gain.

Deuxièmement, en cas de défaillance du produit en question, vous aurez à en assurer les conséquences. La plupart des éléments de construction sont vendus avec une garantie de 2 ans.

Une fois mis en œuvre, l’entreprise assume une responsabilité pendant 10 ans en cas de mise en péril de la stabilité ou de 3 à 10 ans selon les éléments pour le reste de construction.

En cas de problème sur du matériel que vous aurez fourni ou sur le produit en question, vous aurez seulement la garantie d’achat de 2 ans. Si le produit est incomplet lors de son achat, ce sera à vous d’assumer le remplacement et le retard de chantier que ce délai induirait.

Et finalement, en cas de rénovation, vous payerez 21% de TVA lors de l’achat et non 6% si l’entreprise l’avait fourni.

Avant de décider de fournir vous-même des matériaux, posez-vous donc la question de savoir si la réduction réelle finale en vaut la peine.

Faire confiance aveuglément

Tout au long du processus de la construction, vous vous entourerez de professionnels qui seront présents pour vous conseiller. Cela fait partie de leur mission : ils sont notamment payés pour cela.

Toutefois, ne faites pas confiance aveuglément. Sans être paranoïaque, suivez également ce processus et posez des questions ; une erreur est humaine et un processus aussi complexe que la conception et la mise en œuvre d’un chantier présente de nombreux pièges et difficultés qu’il est plus facile d’éviter ensemble.

Montrez quelques petits points d’attention, sans être sur les dos des intervenants à les contrôler en permanence, permettra au projet de se dérouler sereinement.

Faites confiance donc, et si quelque chose attire votre attention ou vous pose question, renseignez-vous auprès du professionnel concerné.

Démarrer le chantier sans permis

Et enfin, même s’il est tentant de démarrer votre chantier sans attendre l’obtention des autorisations nécessaires, parce que de toute façon elles seront accordées, est un risque à ne prendre en aucun cas. Imaginez tout d’abord que l’autorisation ne soit pas accordée, soit accordée sous condition ou qu’une personne fasse un recours contre la décision, qu’adviendra-t-il de votre chantier en cours ?

En cas d’incident ou d’accident sur le chantier, vous ne serez sans doute pas couvert non plus par vos assurances, car construire sans permis est contraire à l’Ordre public et passible de sanctions pénales, tant pour vous que pour les professionnels concernés.

Voici, rapidement parcourus, quelques pièges à éviter pour permettre à votre projet d’aboutir sereinement. Il en existe encore bien d’autres. À suivre donc !

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