Ne négligez aucun détail pour atteindre le NZE

Nearly Zero Energy… Un objectif ambitieux que le politique imagine en place d’ici une dizaine d’années : des habitations qui produisent presque autant d’énergie primaire qu’elles n’en consomment. Pour obtenir ce résultat, aucun détail ne peut être laissé au hasard : de l’enveloppe aux énergies renouvelables en passant par chaque composant du système de chauffage.

  • 22 juillet 2019
  • 6 min
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Le recours aux énergies renouvelables ou à un système de récupération de chaleur diminuera votre consommation

Nearly Zero Energy… Un objectif ambitieux que le politique imagine en place d’ici une dizaine d’années : des habitations qui produisent presque autant d’énergie primaire qu’elles n’en consomment. Pour obtenir ce résultat, aucun détail ne peut être laissé au hasard : de l’enveloppe aux énergies renouvelables en passant par chaque composant du système de chauffage.

ISOLER, VENTILER, RENDRE ÉTANCHE : TROIS ACTIONS INDISSOCIABLES

Impossible depuis 10 ans de ne pas entendre parler d’isolation. Les performances imposées augmentent d’année en année. Toutefois, agir seulement sur ce vecteur serait limitatif : après 12 à 15 cm d’isolant, les calculs démontrent que le gain devient tellement minime qu’il est presque impossible de le rentabiliser économiquement ou écologiquement. 

Agissez aussi sur l’étanchéité à l’air : l’enduisage correct des murs, la pose minutieuse d’un pare-vapeur ou le traitement des jonctions entre parois. Autant de détails qui augmenteront les performances de l’enveloppe de votre construction.

Vous pourrez valoriser ou contrôler ces travaux par la réalisation d’un test d’étanchéité à l‘air. Un résultat de 1 à 3 m3/ hm3, plutôt que la prise en compte des valeurs par défaut (12 m3/hm3), vous fera gagner de 10 à 25 % sur le niveau E de consommation théorique de votre construction. 

Une fois ces deux points réglés, prévoyez un apport en air frais ou une extraction de l’air vicié pour chaque pièce. Actuellement, le système de ventilation de type D (pulsion et extraction mécanique avec échangeur de chaleur) est le plus intéressant au niveau énergétique.

Toutefois, suite à l’entretien que celui-ci impose, de plus en plus de concepteurs se tournent vers les systèmes C « à la demande » permettant d’obtenir d’aussi bons résultats tout en étant moins coûteux à l’installation et à l’utilisation. 

Pour une enveloppe performante, ne négligez aucun de ces trois vecteurs !

LES QUATRE RENDEMENTS DU CHAUFFAGE

Après avoir traité l’enveloppe du bâtiment, il faudra fournir le peu de chaleur nécessaire par un système performant, dont le rendement est le plus proche possible de 100 %. 

Le rendement global d’une installation de chauffage est calculé en multipliant le rendement de chacun des quatre éléments le composant : régulationémissiondistribution et production

Obtenir un rendement de 85 % pour chacun d’entre eux pourrait sembler satisfaisant. Toutefois, si l’on multiplie 85 % x 85 % x 85 % x 85 %, le résultat global obtenu de 50 % n’est plus guerre satisfaisant. 

Au niveau de l’émission, un rendement entre 95 et 100 % est atteint lorsque les émetteurs de chaleurs se situent sur des murs intérieurs et travaillent en basse température. 

Le rendement de distribution dépend de la distance entre les corps de chauffe et le générateur, ainsi que de l’isolation et du type de conduites.

De même, plus l’eau ou l’air du système de chauffage sera à basse température, moins il y aura d’échanges avec les espaces que les conduites de distribution traversent. Pour les systèmes décentralisés comme certains poêles ou convecteurs, ce rendement avoisine les 100 % car la chaleur est produite sur le lieu de son émission. 

Au niveau de la production, chaque générateur possède un rendement qui lui est propre. En général, une installation de chauffage à basse température, obtient un meilleur rendement. Toutefois, la présence d’un ballon tampon de stockage peut réduire cette efficacité. Ce rendement est calculé au cas par cas en fonction de nombreux paramètres. 

Quatrième élément du système de chauffage : la régulation. Son rendement est optimal lorsque votre confort est assuré au bon moment, à chaque endroit de la constructionlors de son occupation et avec un fluide caloporteur (air ou eau) le moins chaude possible. 

Rappelons que c’est le produit de ces quatre composants qui est calculé. Chaque pourcent gagné sur l’un d’eux est bon à prendre. 

LA PRISE EN COMPTE DE L’EAU CHAUDE SANITAIRE

Les pertes induites par la production et la distribution de l’eau chaude sanitaire ne sont pas négligeables. L’isolation de votre boiler et la distance entre ce dernier et les points de puisage influenceront de manière significative le rendement de l’installation.

À moins d’avoir un point de production juste au-dessus de chaque point de puisage, il est utopique d’espérer un rendement important sur l’installation sanitaire. Il n’est pas rare que ce dernier avoisine 40 à 60 % ! L’impact de ce faible résultat sera proportionnel à la quantité d’eau chaude que vous utiliserez…

LES BONUS RENOUVELABLES

Le recours aux énergies renouvelables ou à un système de récupération de chaleur diminuera votre consommation et réduira les pertes engendrées par le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Ces systèmes deviennent incontournables dans l’approche du Nearly Zero Energy.  

LE NZE, EN ÉNERGIE PRIMAIRE S’IL VOUS PLAÎT !

Le législateur Européen impose comme option de calcul d’atteindre une consommation quasi nulle en énergie primaire (extraite à la planète) et non en énergie finale (lue au compteur). Chaque état définit donc le mode de conversion de la consommation finale d’un bâtiment en énergie primaire.

Ainsi, en Belgique, pour produire un kWh électrique, il a été estimé qu’il fallait injecter 2.5 kWh en centrale sur base des moyennes de rendements des centrales belges. En contrepartie, il a été estimé que ce facteur de conversion est de 1 pour la plupart des autres énergies.

Le résultat de la consommation théorique pour atteindre le Nearly Zero Energy est ainsi fortement influencé. 

Si les systèmes électriques sont fortement pénalisés, ces hypothèses sont très favorables à la pose de panneaux photovoltaïques. Non seulement ils produisent de l’électricité in situ qui est déduite de la consommation théorique, mais en plus, cette électricité n’induit pas les 150 % de perte qu’il aurait fallu pour la produire en centrale. 

Espérons que d’ici une dizaine d’années, les panneaux photovoltaïques ne seront pas un cataplasme à appliquer pour obtenir un certificat NZE ! 

D’ici là, ne négligez aucun vecteur d’action afin d’approcher une consommation NZE, tant pour la planète que pour votre portefeuille ! 

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