Des rendements en perpétuelle augmentation
La conversion du rayonnement solaire en électricité, appelée effet photovoltaïque, est la solution la plus communément avancée pour palier aux méthodes de production actuelles, énergivores et terriblement polluantes.
Une cellule photovoltaïque est composée d’un matériau semi-conducteur » du silicium » qui absorbe l’énergie lumineuse et la transforme directement en courant électrique. Ces cellules, combinées en série et en parallèle pour obtenir la tension et l’ampérage voulu, sont encapsulées entre une plaque de verre et un coffrage métallique pour former des « modules » photovoltaïques, appelés plus couramment panneaux ou capteurs. La plupart des modules commercialisés sont composés de 36 cellules en silicium cristallin, connectées en série pour des applications en 12 V. Le courant de sortie, et donc la puissance, sera proportionnel à la surface du module.
Le faible taux de conversion (du rayonnement solaire en électricité) a longtemps laissé les pouvoirs publics sceptiques quant à l’efficacité du solaire photovoltaïque, c’était sans compter sur les progrès technologiques de ces dernières années. Le rendement énergétique des panneaux photovoltaïques au silicium cristallin oscille aujourd’hui entre 12 et 20 % en moyenne ; pas mal du tout quand on sait que le rendement d’un groupe électrogène, par exemple, tourne autour de 25%. Or, dans le numéro de novembre 2003 du Scientific American, deux chercheurs du Lawrence Berkeley National Laboratory, Wladyslaw Walukiewicz et Kin Man Yu, annonçaient avoir mis au point un semi-conducteur à base de zinc, de magnésium et de tellure capable d’atteindre un rendement proche de 48 % grâce à l’injection d’atome d’oxygène. On ne parlait à l’époque que d’expérimentation. Mais fin octobre 2006, RoseStreet Labs annonçait la création d’une Joint Venture avec Sumitomo Chemical pour passer au stade de la production de cellules photovoltaïques dénommées Full Spectrum. Si les rendements annoncés se confirment, le photovoltaïque aura fait un pas de géant.
Des rendements en perpétuelle augmentation
Le prix d’un système photovoltaïque raccordé au réseau est aujourd’hui en moyenne de 6 € par Wattcrête (Wc – la puissance électrique maximale qu’une cellule photovoltaïque peut fournir dans des conditions standard de test). Pour produire un minimum de 850 kWh/an (entre 20 et 30 % de la consommation annuelle moyenne d’un ménage), il faut installer 1 kWc, soit entre 7 et 10 m² de panneaux, ce qui représente à l’heure actuelle un investissement de 6.500 à 8000 euros, placement et TVA compris…
Sachant que l’économie sur la facture d’électricité culminera à 150 € par an, autant dire qu’en l’absence de dispositifs financiers ou fiscaux suffisamment incitatifs, le prix de la technologie photovoltaïque est encore très élevé et le retour sur investissement atteint ou dépasse allègrement 40 ans, du moins pour les particuliers. Mais les entreprises peuvent faire une demande de subsides à l’investissement, obtenir une prime à l’utilisation d’énergie renouvelable (dont le montant et les modalités d’obtention varient d’une région à l’autre), se voir accorder une réduction fiscale (13,5%) et, bien sûr, économiser sur leur facture d’électricité. L’un dans l’autre, le retour sur investissement est alors de 8 à 10 ans. Sans oublier que par les temps qui courent une telle démarche contribue à renforcer significativement l’image de marque d’une société, ce qui est appréciable à défaut d’être quantifiable.
Le petit coup de pouce des régions
Le ralliement des pouvoirs publics à la promotion du solaire photovoltaïque et la généralisation des « Certificats verts » dans les trois régions du pays permet désormais d’amortir plus rapidement son investissement.
Dans ce domaine, les trois régions du pays ont cependant des politiques différentes.
En Flandre, les pouvoirs publics octroient un certificat vert d’une valeur de 450 € pour chaque MWh produit et ce, pour une durée de 20 ans.
En région wallonne, 1 MWh donne droit, depuis mars de cette année, à 5 certificats verts (d’une valeur de 90 € chacun, soit un total de 450 € comme en Flandre) mais uniquement pour la production d’électricité issue des 5 premiers kilowatts crête. Cette mesure ne sera effective qu’au 1er janvier 2008. Par ailleurs, le 24 mai dernier, le Gouvernement wallon a donné son feu vert à un nouveau règlement technique, lequel imposera aux gestionnaires de réseau le « principe de compensation » pour les puissances égales ou inférieures à 10 kW. Concrètement, un petit producteur qui injectera son électricité sur le réseau verra son compteur tourner à l’envers, évitant ainsi de prélever du courant (payant) sur le réseau.
Enfin, en Région bruxelloise la valeur du certificat vert reste de 150 € / MWh.
Renseignements
Région Wallonne
CWaPE (Commission Wallonne pour l’Energie)
Avenue Gouverneur Bovesse, 103 – 106
5100 Jambes
Tél.: 081 33.08.10
www.cwape.be
Région flamande
VREG ((Vlaamse Reguleringsinstantie voor de Elektriciteits- en Gasmarkt)
Avenue du Roi Albert 2, 20 boite 19
B-1000 Bruxelles
Belgique
Tel. : 02 553.13.79
www.vreg.be
Région bruxelloise
IBGE (Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement)
Gulledelle 100
1200 Bruxelles
Tél. : 0800 85 775 ou 02/775.75.11
www.ibgebim.be
Découvrez d’autres articles ou actualités :
Thermographie et blowerdoortest : la technologie fait-elle l’expert ?
Isolants sous vide, 5 points d’attention