La pose d‘un bardage constitue une alternative au traditionnel mur à coulisse constitué de sa structure portante, de son isolant, d’un vide et d’une brique de parement. Il existe deux grandes familles de bardage : les bardages en bois et les bardages composites (ou synthétiques). Ces derniers offrent une alternative intéressante lorsque le maître de l’ouvrage ne désire pas d’entretien ou émet des craintes quant à la durabilité du bois dans le temps ou à sa nécessité d’entretien.
Réaliser un bardage dans des matériaux autres que du bois, comme des panneaux ou lattes en fibre-ciment va nécessiter une série de précautions et de mesures constructives. Rien de bien sorcier ! À défaut, comme pour un bardage en bois, ces éléments de façade risquent de se déformer, de se détacher ou de s’abimer.
Or, la fonction première de ce type de bardage, outre l’esthétique, est de protéger l’isolant et la structure du bâtiment. Sa fonction est plus qu’esthétique. Concentrons-nous donc sur quelques détails de mise en œuvre, qui n’ont finalement rien du détail et qui sont essentiels à vérifier lors d’un chantier.
Une ventilation nécessaire
Il n’est pas rare de constater des déformations par torsion des éléments de bardage en matériaux composites. Ces déformations sont évitables en s’assurant que la lame d’air qui sépare le bardage de l’isolant et de son pare-pluie est bien ventilée. Cette ventilation permettra de conserver un équilibre de pression des deux côtés des éléments de bardage. En d’autres termes, il est nécessaire que l’air extérieur puisse circuler des deux côtés du bardage pour éviter que ses deux faces ne soient soumises à des contraintes hygrothermiques différentes.
Cet équilibre de pression évitera également que les intempéries ne soient « aspirées » vers la structure et n’engendrent des problèmes d’humidité dans le bâtiment.
Pour arriver à assurer cette ventilation et cet équilibre hygrothermique, il est conseillé de prévoir une lame d’air de minimum quinze millimètres. Les prescriptions de pose des fabricants peuvent parfois demander plus ; il conviendra de les respecter.
Des ouvertures en bas du bardage ainsi qu’en tête de celui-ci devront permettre cette ventilation. Elles seront généralement fermées par une grille pour éviter les intrusions des insectes, oiseaux ou rongeurs de toutes espèces.
Ne pas oublier le pare-vent pare-pluie
Un bardage n’étant pas étanche à l’eau, il conviendra de protéger l’isolant par un pare-vent pare-pluie. Il peut s’agir de membranes souples ou de panneaux rigides en fibres compressées.
En plus de cette fonction d’étanchéité, le pare-vent pare-pluie limitera les mouvements d’air et les déperditions au sein de l’isolant, garantissant ainsi une meilleure efficacité.
Ce pare-vent pare-pluie sera posé de manière continue, en veillant à assurer les recouvrements nécessaires pour assurer cette continuité.
En pied de mur, ses découpes et sa pose garantiront l’évacuation de l’eau vers l’extérieur de la construction.
Le sens de pose du lattage
En fonction de l’aspect esthétique recherché pour vos façades, les éléments de bardage seront posés horizontalement ou verticalement. Le sens du lattage de pose en dépendra : Horizontalement pour un bardage vertical et verticalement pour un bardage horizontal. Afin de permettre l’évacuation des eaux qui arriveraient jusqu’au pare-vent pare-pluie, en cas de nécessité d’un lattage de pose horizontal, il est conseillé de poser un contre-lattage vertical sur le pare-vent pare-pluie. L’eau pourra ainsi ruisseler jusqu’au pied du bardage où elle sera évacuée.
Les jonctions aux portes et fenêtres
La fonction première d’un bardage est l’esthétique de la façade. La manière dont les jonctions entre ces éléments dans les différents plans seront réalisées aura un impact significatif sur l’esthétique générale. Les fabricants des différents systèmes prévoient des accessoires, dont des cornières d’angles, plus ou moins discrètes qui répondent à différentes esthétiques. À vous de faire le choix qui vous séduit.
De plus, chaque ouverture dans un mur constitue une faiblesse en termes d’isolation et d’étanchéité. Il sera donc essentiel de prévoir une coordination entre le poseur du bardage ainsi que le poseur des châssis et des seuils (généralement métallique dans le cas des façades avec bardage).
Comme expliqué ci-dessus, il sera nécessaire :
- De garantir une ventilation basse (sous le seuil) et haute (au-dessus de la fenêtre ou porte) de 2 à 3 cm de large sur la largeur de la baie ;
- De positionner le bardage correctement par rapport aux oreilles latérales des seuils ;
- De régler et d’étanchéifier la jonction entre le châssis et le bardage ;
- D’assurer la continuité et la fixation du pare-vent pare-pluie en périphérie du châssis.
Une coordination entre les différents corps de métier sera nécessaire pour éviter les cafouillages et les insatisfactions finales.
Le bas du bardage
Comme pour toute façade, le bas de celle-ci sera plus soumis aux intempéries que le reste de la façade : il reçoit le ruissèlement de la totalité de la surface et les éclaboussures d’eau et de boues en provenance du sol.
Le bas du bardage présente également un risque plus important de recevoir des impacts dus à l’utilisation.
Il est donc conseillé pour les 30 à 50 cm inférieurs de prévoir un autre matériau, imperméable et résistant aux chocs, ce qui aura un impact sur l’esthétique générale.
En résumé, les bardages composites en fibres-ciment, en PVC ou autres matériaux synthétiques présentent une alternative intéressante aux bardages en bois, ne fut-ce que par l’entretien qui est simplifié : il ne faudra pas le retraiter. Cependant, un nettoyage périodique reste généralement conseillé par les fabricants.
La pose de tels bardages en rénovation permet également de placer au préalable une isolation du mur, bien utile dans le contexte de performances énergétiques actuel !