Vos sols, vraiment lisses ?

Fortement appréciés, pour les qualités esthétiques aux accents contemporains, pour leur facilité d’entretien, les sols en béton lissé continuent de séduire de nombreux candidats bâtisseurs ou rénovateurs. Que faut-il savoir?

  • 9 octobre 2024
  • 7 min
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Fortement appréciés, pour les qualités esthétiques aux accents contemporains, pour leur facilité d’entretien, les sols en béton lissé continuent de séduire de nombreux candidats bâtisseurs ou rénovateurs. Si certaines de leurs caractéristiques sont maladroitement anticipées, ils peuvent être source de désaccord ou de conflit. Que faut-il savoir avant de vous orienter vers ce type de mise en œuvre ?

Un choix technique avant tout

Avant même de vous poser la question de la teinte ou de l’aspect de surface, un choix devra être fait quant à la manière d’atteindre l’esthétique souhaitée. S’agira-t-il d’une dalle en béton lissé ou d’une chape ? Pour une dalle, ce type de mise de mise en œuvre est fréquente pour des parties de bâtiments plus industriels ne nécessitant pas l’intégration de techniques telles des conduits électriques, d’eau ou de chauffage.

À défaut de réaliser directement une dalle en béton lissée, la préférence va se tourner vers les chapes lissées qui sont réalisées au-dessus des installations techniques ou sur un éventuel isolant complémentaire, thermique ou acoustique. Il peut également s’agir de produits à lisser ou de produits autonivelants. Ces chapes devront être armées de fibres ou de paillasses métalliques. Si les fibres répartissent mieux les contraintes sur la surface de la chape et limitent le risque de fissuration, elles peuvent être partiellement apparentes.

Ce choix devra être réalisé avant la phase de gros-œuvre afin de déterminer exactement l’épaisseur qui est nécessaire pour la réalisation de cette chape lissée et/ou de ses sous-couches.

Quelles caractéristiques techniques pour la chape ?

Vous l’aurez compris, à part pour les constructions industrielles, le recours à des chapes lissées est majoritaire par rapport aux dalles lissées. Les composantes de ces chapes vont varier d’un fournisseur à l’autre.

Avant de faire un choix entre une chape au ciment, chape à l’anhydrite, une finition au Mortex ou tout autre produit, vérifiez l’épaisseur minimale et maximale ainsi que la capacité du produit à limiter les phénomènes de retraits et donc de fissuration.

Si vous envisagez de mettre vous-même le produit en œuvre et qu’il s’agit d’un produit autonivelant, contrôlez la durée de plasticité du mélange qui, une fois qu’il sera réalisé, peut être très variable : entre quelques minutes à quelques heures.

Des variations de teintes et d’aspect dans le temps

Avant de vous orienter vers ce type de finition, il n’est pas inutile de rappeler que si la surface du béton aura un aspect relativement uniforme une fois son lissage réalisé, il est possible de voir des différences de teintes apparaître dans le temps en fonction des zones de passages et de l’usure différentielle en fonction de la fréquence de circulation sur celle-ci.

Au niveau de l’aspect, le choix devra être fait entre une surface d’usure non pigmentée ou teintée. Les possibilités en termes de teinte et de brillance sont bien plus élevées dans le second cas. Les retouches seront également plus faciles à réaliser.

Lors de leur mise en œuvre, les règles de l’art considèrent que certaines imperfections sont acceptables. Il existe en effet des tolérances quant

  • aux fibres visibles en surface de finition,
  • aux faïençages et aux microfissures,
  • aux émissions de poussières,
  • à la rugosité de l’aspect.

N’oubliez pas qu’un béton ou une chape lissée reste un matériel qui est mis en œuvre sur place et pour lequel la perfection n’existe pas.

Des fissures qu’il est possible d’anticiper

Lors du séchage de la chape ou du béton, il n’est pas impossible de voir apparaître des fissures. La majorité de celles-ci peuvent être évitées en prévoyant des joints de sciage notamment au droit des baies ou à proximité des percements ponctuels de la chape par des éléments de structure, qu’il s’agisse de colonnes ou de piliers. Ces joints sont à réaliser sur la totalité de la hauteur de la dalle ou de la chape.

Si la présence de joint peut sembler disgracieuse, elle permet de choisir au préalable là où la surface présentera une ouverture (au droit d’une porte, autour d’une colonne…) plutôt que de constater des fissurations anarchiques zébrant aléatoirement les surfaces concernées. Certains auteurs de projet ou entrepreneur utilisent des joints non comme des contraintes, mais comme des éléments esthétiques de conception. À vous de décider à quelle approche vous souhaitez adhérer.

Il ne sera toutefois pas possible d’éviter les phénomènes de microfissuration, même en présence de fibre.

Le plan des joints devra donc être discuté avec votre architecte ou votre entrepreneur avant la réalisation de ces joints de séchage.

Il en est de même pour les joints structuraux qui devront être prolongés également dans le revêtement lissé. Ce point nécessite une attention particulière en rénovation, notamment lorsque différentes structures sont contigües (sol en bois, béton, annexe, extension…).

Pour limiter les fissurations non contrôlées, des joints sont également à prévoir afin de limiter les zones à une surface d’environ 40m2.

Comment obtenir une surface lisse uniforme ?

Une fois la dalle en béton ou la chape réalisée, il sera nécessaire de réaliser un polissage de sa surface. Celui-ci est réalisé à l’aide d’une machine appelée hélicoptère. Elle compte en effet des hélices qui tournent à haute vitesse en surface de la dalle ou de la chape.

Cette opération doit être réalisée rapidement après mise en œuvre de l’élément à polir, ce qui induit parfois de la réaliser en soirée ou de nuit. Ce travail est généralement assez bruyant. Pensez à avertir vos éventuels voisins une fois que la période de cette opération sera connue.

Le mouvement rotatif de cet appareil justifie que cette technique soit peu recommandée pour les surfaces comportant de nombreux angles et obstacles qu’il sera difficile de contourner avec cet hélicoptère. Cette difficulté va induire des différences de teinte et éventuellement d’aspect de surface.

Un sol en béton lissé est donc plus adapté aux pièces de géométries simples et ne comportant pas ou peu d’obstacle.

Que faire en cas d’apparition de fissures

Pour les microfissures, il n’y a rien à faire de particulier. Par contre, si la largeur de la fissure est supérieure à 0,5 mm, il y aura lieu d’élargir celle-ci et de la réparer, soit par injection en cas de support armé, soit au moyen de résine dans le cas contraire.

Conscient de ces contraintes, il vous reste à effectuer le choix le plus adéquat possible.

  • Mis à jour le 16 octobre 2024