Une toiture verte ?
Il y a une quinzaine d’années, à l’Administration communale qui demandait de réaliser une toiture verte, un entrepreneur a répondu en appliquant une peinture verte sur l’étanchéité… De nos jours, ce scénario n’est plus imaginable ! Nul ne l’ignore encore : une toiture verte est une toiture plate recouverte de végétation et comportant un substrat ainsi qu’un drainage nécessaire à la croissance de cette végétation. Les murs végétaux sont toutefois un peu moins connus, mais se basent sur le même principe auquel vient s’ajouter un système d’arrosage.
La technicité et les composantes des toitures vertes se perfectionnent chaque année davantage. Il est actuellement possible de les réaliser sur tous types d’étanchéité : bitumineuse, PVC ou EPDM. Ces toitures se répartissent en trois catégories.
Quant aux murs végétaux, ils se subdivisent en deux classes selon le mode de culture : hydroponique (utilisation d’un substrat inerte) ou classique (substrat en tourbe, compost ou argiles). La première solution étant plus fréquente en utilisation intérieure.
De la maison individuelle…
C’est essentiellement en milieu urbain que la toiture verte ou les murs végétaux connaissent un succès grandissant. En ville, outre l’aspect visuel agréable, ils peuvent jouer un rôle de bassins naturels de rétention afin de diminuer les phénomènes de saturation des égouts lors d’intempéries violentes. Les qualités acoustiques (ils possèdent une masse importante) sont également appréciables en milieu bruyant.
…aux grands ensembles urbains
Les toitures vertes, essentiellement de type intensive, sont de plus en plus mises en oeuvre dans les nouveaux ensembles urbanistiques de moyennes ou de grandes tailles. Par exemple, lors de la création de rez commerciaux à front de voiries, sur lesquelles viennent s’implanter des habitations avec leur jardin. La toiture verte offre dans ce cas une solution adéquate.
Des avantages énergétiques ?
Contrairement aux idées répandues, la mise en oeuvre d’une toiture verte ne va pas avoir une influence directe importante sur votre consommation énergétique. En effet, il est difficile de définir le coefficient d’isolation de la végétation et du substrat. De plus, ce dernier est généralement humide, ce qui amenuise ses performances thermiques.
Par contre, la masse globale de la toiture est augmentée, ce qui lui confère une inertie thermique plus importante : les pièces sous jacentes seront donc soumises à des écarts de température plus faibles. Les phénomènes de surchauffe en été ou de refroidissement en hiver seront ainsi limités, ce qui peut influencer indirectement votre consommation énergétique. Ce phénomène est d‘autant plus vrai que la couche de substrat est importante, c’est-à-dire pour des toitures intensives jardin.
Attention, qui dit végétation dit humidité !
Pour assurer la longévité de la végétation, un équilibre devra être trouvé afin d’apporter l’eau nécessaire au développement des plantes sans les noyer. Pour les murs verticaux, un système d’irrigation est à prévoir, les intempéries ne suffisant généralement pas en raison de la faible épaisseur de substrat.
Dans tous les cas, les détails d’exécution devront être étudiés avec attention afin d’éviter les infiltrations, sources de nombreuses pathologies en Belgique.
Lors du choix d’un complexe de toitures ou de murs verts, optez de préférence pour une membrane d’étanchéité qui répond aux tests de résistance aux racines. Retenez que l’ancien test Lupinus, utilisé jusqu’il y a peu, est maintenant considéré comme non fiable par le CSTC. Il a été remplacé par le test FLL (4 ans en extérieur) ou l’essai avec Pyracantha coccinea (2 ans en serre climatisée) suivant la NBN EN 13948. Dans de nombreux cas, un film anti-racine complémentaire est à prévoir afin d’éviter la détérioration de l’étanchéité, préservant ainsi la construction vis-à-vis des infiltrations.
Ainsi, les toitures végétales sont de mieux en mieux mises en oeuvre. Outre les avantages déjà cités, elles augmentent la durée de vie de l’étanchéité par la protection complémentaire qu’offrent le substrat et la végétation. Quant aux murs végétaux, leur mise en oeuvre bénéficie d’une moins grande expérience : l’arrosage et l’arrachement reste des points d’attention à ne pas négliger lors de l’étude de ces parois et de leurs détails de mise en oeuvre.
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