Les deux régimes de rejet des eaux usées en Wallonie
En Wallonie, deux régimes de rejet des eaux usées coexistent : le tout à l’égout (régime d’assainissement collectif) et celui de l’assainissement individuel ou autonome.
Pour savoir sous lequel des deux régimes se situe votre bien, il vous faudra consulter le PASH : le plan d’assainissement par sous-bassin hydrographique. Il est consultable sur internet sans difficulté et en accès gratuit.
Le régime de l’assainissement collectif
Sous ce régime, un collecteur public passe en voirie à proximité de votre bien. Ce collecteur conduit les eaux usées à une station d‘épuration collective.
Celle-ci a besoin d’un maximum de matière nutritive pour les bactéries nécessaires à son fonctionnement. Il est donc nécessaire que toutes vos eaux usées soient évacuées sans traitement via ce collecteur vers la station d’épuration.
Toutefois, seules les eaux usées devront être évacuées vers cette station : les eaux pluviales seront évacuées, soit via un collecteur spécialement prévu pour celles-ci en voirie, soit par dispersion dans le sol ou dans un cours d’eau à proximité.
Dans ces derniers cas, une autorisation de la commune sera nécessaire. À défaut, en cas d’orage, les quantités trop importantes qui seraient envoyées dans la station collective nuiraient à son bon fonctionnement.
L’assainissement individuel ou autonome : comment ça marche ?
Ce type de dispositif devra être mis en œuvre lorsqu’il n’a pas été possible techniquement d’installer un collecteur en voirie.
Dans ce cas, les eaux usées seront traitées par une mini station d’épuration individuelle, directement sur la parcelle du bien concerné. Ce type de dispositif concerne entre 10 et 15 % de la population wallonne.
Les différents types de stations d’épuration individuelles
Il existe plusieurs types de stations d’épuration individuelles, qui se distinguent par leur mode de traitement des eaux usées :
- Les stations à culture fixée : les bactéries épuratrices se développent sur un support fixe, comme des billes de polystyrène.
- Les stations à boues activées : les bactéries sont en suspension dans l’eau et sont régulièrement oxygénées pour favoriser leur activité.
- Les filtres plantés de roseaux : les eaux usées sont épurées naturellement en passant à travers un lit de gravier et de roseaux.
Chaque type de station présente des avantages et des inconvénients, en termes de coût, d’entretien et de performance épuratoire.
Les éléments constitutifs d’une station d’épuration individuelle
Une station d’épuration individuelle se compose de plusieurs éléments qui peuvent être regroupés en une seule fosse ou en plusieurs cuves distinctes :
- Un système de prétraitement, anciennement appelé une fosse septique, qui permet de séparer les matières solides des liquides et de les dégrader partiellement.
- Un système de traitement biologique, où les bactéries épuratrices vont dégrader les matières organiques présentes dans les eaux usées.
- Un système de clarification, qui permet de séparer les boues résiduelles des eaux épurées.
- Un système d’évacuation des eaux traitées, qui peut se faire par infiltration dans le sol ou par rejet dans un cours d’eau (sous réserve d’autorisation).
Combien coûte une station d’épuration individuelle en Belgique ?
Le coût d’une station d’épuration individuelle dépend de plusieurs facteurs : le type de station choisi, le nombre d’habitants dans le foyer, la nature du sol et les éventuels travaux de terrassement à prévoir.
Les prix pratiqués pour l’installation d’une station d’épuration individuelle
En moyenne, le coût d’installation d’une station d’épuration individuelle en Belgique se situe entre 7.000 € et 10.000 €, mais peut varier en fonction des critères mentionnés ci-dessus.
Il est recommandé de faire réaliser plusieurs devis par des professionnels agréés pour comparer les prix et les prestations.
Les aides financières pour l’installation d’une station d’épuration individuelle
Pour aider les particuliers à faire face au coût d’une station d’épuration individuelle, la Région wallonne propose des primes qui peuvent couvrir jusqu’à 70% du montant total des travaux, avec un minimum de 1.000 €.
Les montants peuvent être majorés dans certaines situations, comme la présence d’une zone prioritaire à enjeu sanitaire ou environnemental.
Pour bénéficier de ces primes, il est nécessaire de respecter certaines conditions et de faire appel à un professionnel agréé pour réaliser les travaux.
Les démarches à effectuer pour installer une station d’épuration individuelle chez soi
Avant de se lancer dans l’installation d’une station d’épuration individuelle, il est important de respecter certaines étapes et de se conformer à la réglementation en vigueur.
Consulter le PASH et demander les autorisations nécessaires
La première étape consiste à consulter le PASH pour savoir si votre bien est concerné par l’assainissement individuel.
Si c’est le cas, il convient de demander les autorisations nécessaires à la commune, notamment pour le rejet des eaux traitées dans le milieu naturel.
Faire réaliser une étude de sol et de filière
Avant de choisir le type de station d’épuration individuelle à installer, il est nécessaire de faire réaliser une étude de sol et de filière par un bureau d’études agréé.
Cette étude permettra de déterminer la capacité d’infiltration du sol, la nature des eaux usées à traiter et le dimensionnement de la station.
Choisir un professionnel agréé et faire réaliser les travaux
Une fois les autorisations obtenues et l’étude de sol réalisée, il est possible de choisir un professionnel agréé pour réaliser les travaux d’installation de la station d’épuration individuelle.
Il est recommandé de faire réaliser plusieurs devis et de vérifier les références du professionnel avant de signer un contrat.
FAQ : vos questions sur l’assainissement individuel en Wallonie
Quelle est la durée de vie d’une station d’épuration individuelle ? »**
Réponse : La durée de vie d’une station d’épuration individuelle dépend de plusieurs facteurs, comme le type de station, la qualité de l’entretien et les conditions d’utilisation. En moyenne, on estime qu’une station d’épuration individuelle peut durer entre 15 et 20 ans.
Comment entretenir une station d’épuration individuelle ?
Réponse : L’entretien d’une station d’épuration individuelle est essentiel pour garantir son bon fonctionnement et sa durée de vie. Il convient de faire réaliser une vidange de la fosse toutes eaux tous les 4 ans environ, de nettoyer régulièrement les préfiltres et les pompes et de vérifier le bon écoulement des eaux usées.
Il est également recommandé de faire réaliser un contrôle de la station tous les 2 ans par un professionnel agréé.
Que faire en cas de panne ou de dysfonctionnement de la station d’épuration individuelle ?
Réponse : En cas de panne ou de dysfonctionnement de la station d’épuration individuelle, il convient de contacter rapidement un professionnel agréé pour effectuer les réparations nécessaires.
Il est également important de respecter les consignes d’utilisation de la station pour éviter les pannes et les dysfonctionnements.
Conclusion : l’assainissement individuel, une solution durable et écologique
L’assainissement individuel est une solution de traitement des eaux usées qui présente de nombreux avantages : elle permet de préserver les ressources en eau, de limiter les rejets de polluants dans le milieu naturel et de s’affranchir du raccordement au tout-à-l’égout.
Si son coût d’installation peut être élevé, il existe des aides financières pour aider les particuliers à se lancer. En choisissant une station d’épuration individuelle adaptée à ses besoins et en respectant les règles d’entretien, il est possible de profiter d’une solution durable et écologique pour traiter ses eaux usées.
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